Tekoa avait beaucoup voyagé ces derniers temps. Peut être même beaucoup trop. Il s'était éloigné de sa terre natale afin de découvrir de nouveaux horizons et peut être même une terre parfaite pour y vivre, qui sait ? Mais au fond de son cœur, Tekoa savait qu'il ne pourrait jamais quitter les plaines d'Amérique du Nord. Laisser derrière lui des mers vertes d'herbe s'agitant au gré du vent, les hauts canyons aux couleurs éclatantes et les nombreux autres endroits qu'il avait déjà visité lui laisserait un goût amer tout au long de sa vie. Malgré tout, l'étalon pie pouvait très bien partir vivre diverses aventures un peu partout dans le monde sans pour autant délaisser ses terres. Et puis, s'aventurer vers de nouveaux horizons était plutôt excitant ! Ainsi, pour commencer son épopée à travers le monde, Tekoa s'était décidé à explorer tout le nord de l'Aérique mais aussi traverser l'océan et voyager dans ce continent qu'on appelait Asie, sans trop s'étaler dans les différents pays.

Avec son groupe qui avait bien voulu le suivre à travers son épopée, ils avaient décidé de passer les frontières et avaient atteris en pleine péninsule sibérienne, au cœur de la Russie selon Tekoa. Heureusement, l'hiver avait prit fin et le printemps finissait tranquilement pour laisser place à l'été. Du coup, les températures étaient douces et la verdure était foisonnante. Ils avaient à manger et c'était déjà ça ! Il ne leur restait plus qu'à trouver un coin où se désaltérer puis un abri pour les nuits à venir. L'étalon noir et blanc avait donc sociabilisé avec les habitants du coin qui lui avait indiqué quelques points d'eau environnants. L'un d'entre eux, un cerf, se montra particulièrement sympathique et indiqua à l'équidé l'emplacement d'un fleuve réputé magnifique, du fait de sa clarté inhabituelle. Bien sûr, l'ongulé avait précisé que l'eau, elle, était potable. Poussé par la soif d'eau et de découverte, le petit groupe avec en tête Tekoa prirent la route décrite par le cervidé. Si au début ils crurent s'être perdus, ils entendirent bien vite le ruissèlement de l'eau. Tekoa se guida au bruit provoqué par l'onde et ils tombèrent rapidement sur l'endroit voulu. Cachés entre les frondaisons, ils voyaient très bien l'eau s'écouler à une vitesse lente. Ils sortirent prudemment des buissons qui les cachaient pour enfin aller se désaltérer après une longue marche. Tekoa, comme tout bon étalon, surveillait sa "famille" comme le berger surveille ses moutons afin de pouvoir prévenir le danger. Il remarqua à quelques mètres un immense arbre où s'étaient installés deux drôles d'animaux se tenant sur deux jambes mais ne voyant pas de réaction agressive de leur part, il s'en contreficha et se dirigea plus près de l'eau. Il déposa un puis deux sabot dans le courant et détendit sa longue encolure noir de jais pour pouvoir étancher sa soif. Repu d'eau, Tekoa retourna sur la berge et commença à brouter les jeunes pousses vertes tout comme ses compagnons de voyage. Mais au fur et à mesure qu'il avançait, il ne remarqua pas la boule blanche qui bougeait et il sursauta quand il la vit. Mais d'humeur plutôt curieuse, Tekoa tendit bien fort le cou et renifla cette chose blanche qui était vraisemblablement vivante.